Vie du projet
Les phases de démantèlement et de renouvellement

Dans cette fiche, nous vous guidons dans les phases de démantèlement et de renouvellement des éoliennes terrestres afin d'avoir un impact minimal sur la biodiversité.  

Sommmaire

1. La phase de démantèlement

Quand les éoliennes arrivent en fin de vie, l’exploitant a l’obligation de les démanteler. L’objectif est de retrouver un site le plus proche de celui qu’il était avant l’implantation des éoliennes en éliminant autant que possible tout indice de présence humaine. Il s’agit de démonter les éoliennes, d’excaver les fondations, de retirer une partie des câbles et de remettre en état les terrains. Le chantier nécessite les mêmes précautions vis-à-vis de la biodiversité que pour la construction. Un arrêté de 2020 oblige d’ailleurs à démanteler la totalité des fondations jusqu’à la base de la semelle. Une dérogation est toutefois possible si le bilan environnemental est défavorable. 

Cela peut être le cas si le démantèlement entraîne des norias de camions pour l’enlèvement des déchets. Pour autant, une démarche volontaire pour aller au-delà de la réglementation s’impose notamment dans le cas de sols agricoles qui devront être restaurés après l’exploitation du parc ou de milieux naturels à forts enjeux (zones humides, haies ou milieux forestiers par exemple).

Cependant, dans tous les cas, la profondeur excavée ne peut être inférieure à 2 m dans les terrains à usage forestier en référence au document d’urbanisme opposable, et à 1 m dans les autres cas.

1.1 Recycler des éoliennes pour limiter les impacts en amont et en aval de leur cycle de vie

Comme dans toute activité industrielle, la question du recyclage des déchets est primordiale. Moins il y a de déchets, moins leur traitement posera de problèmes environnementaux. Par ailleurs, recycler les matériaux conduit à réduire les besoins en matière primaire et ainsi, non seulement à répondre à l’enjeu d’épuisement des ressources, mais également à limiter les dommages environnementaux liés à l’extraction de la ressource primaire et à sa transformation pour fabriquer des matériaux nécessaires à la construction des éoliennes.

Depuis le 1er juillet 2022, l’arrêté du 22 juin 2020, modifiant l’arrêté du 26 août 2011, impose d’ailleurs que 90 % de la masse totale de l’éolienne soit recyclée ou réutilisée lors d’un démantèlement.  Et pour les projets de parcs déposés après le 1er juillet 2024, ce pourcentage passera à 95 %

De fait, les principaux matériaux qui composent une éolienne sont recyclables à 100 % : l’acier et le béton (90 % du poids d’une éolienne terrestre), le cuivre et l’aluminium (moins de 3 % du poids). Les pales (6 % du poids), constitués de matériaux composites qui associent résine et fibres sont plus difficiles à recycler (source : ADEME). Selon l’ADEME, ces matériaux composites issus du démantèlement des éoliennes devraient représenter chaque année de 3 000 à 15 000 tonnes à partir de 2025. En fibre de verre, elles sont actuellement essentiellement broyées et valorisées comme combustible dans l’industrie du ciment. 

Le plus économe pour l’environnement reste toutefois le développement d’un marché d’éoliennes d’occasion et le reconditionnement et la vente de pièces détachées, en particulier, les composants principaux : multiplicateurs, génératrice, transformateur, axe principal.

Enfin, le béton des fondations peut servir comme matériaux de génie civil pour la chaussée par exemple ; ou sous forme de granulats pour la fabrication de nouveau béton.

1.2 Restaurer les sols pour une remise à l’état initial du site

L’exploitant a l’obligation réglementaire de remettre en état des terrains agricoles, forestiers ou naturels. Les modalités auront été précisées par le porteur de projet dans son dossier d’étude d’impact, et validées par l’autorité administrative compétente en charge de l’instruction du projet (ex. : DDT-M, DREAL, DEAL, DRIEE selon les cas). Elles doivent être inscrites dans l’arrêté préfectoral d’autorisation du projet.

Une restauration écologique peut s’avérer nécessaire pour aider le milieu à retrouver son état tel qu’il était avant la construction du parc éolien.  Il pourra être bénéfique de protéger les sols pour laisser le temps au retour naturel de la végétation, ou d’accélérer le processus grâce à des semences locales, voire de planter des essences locales.

2. La phase de renouvellement

Le renouvellement d’un parc éolien, aussi appelé repowering, consiste à remplacer les machines d’un parc, par des éoliennes plus récentes, voire plus puissantes, à la fin de vie des premières. Cela implique pour l’exploitant des exigences de précautions, au regard de la biodiversité, des sols et du paysage, comparables à celles exigées pour le développement d’un nouveau projet. Une nouvelle demande d’autorisation est nécessaire lorsque le renouvellement entraîne des modifications substantielles, notamment en ce qui concerne le nombre et l’implantation des éoliennes ou la hauteur des mâts. Cela peut en effet avoir des incidences sur l’avifaune et les chauves-souris. Les travaux nécessaires peuvent, en effet, être comparables à un nouveau chantier. Le socle en béton doit par exemple être entièrement refait. La fin de vie d’un parc arrivant au bout de 20 ou 30 ans, il est nécessaire de reconsidérer les enjeux environnementaux qui ont pu changer, mais aussi de prendre en compte les évolutions réglementaires. Un suivi environnemental est de toute façon obligatoire 3 ans avant le renouvellement du parc