Financer son projet
Des investissements de long terme, des garanties publiques

Porter un projet d'éolien terrestre représente un coût important. Cette fiche décompose les coûts, les risques et opportunités associés et les différents soutiens financiers pour appuyer les porteurs de projet.    

Sommmaire

1. Des investissements de plusieurs millions d’euros

S’il constitue une opportunité économique réelle pour le territoire, un projet éolien terrestre est coûteux et représente donc un investissement conséquent pour les porteurs de projet, de plusieurs millions d’euros. Il faut prendre en compte le coût de l’infrastructure elle-même, mais aussi d’autres coûts afférents : études, raccordement, maintenance, compensation écologique, démantèlement, etc.

Il s’inscrit, en outre, dans un secteur en mutation permanente, en raison des innovations technologiques, des incertitudes du marché de l’énergie et des évolutions du cadre réglementaire. En matière de financements, il est donc crucial de prendre en compte les risques inhérents à des projets s’étalant souvent sur plusieurs années, ce qui renforce les facteurs d’incertitude.

Ces dernières années, le secteur a connu une baisse substantielle de ses coûts. Un soutien public est accordé pour garantir une stabilité, une rentabilité dans le temps et pour favoriser le développement d’une filière nécessaire pour décarboner le mix énergétique français. Ce soutien dépend du prix spot de l'électricité, ou prix de l’électricité sur le marché court terme. L'État finance avec un mécanisme de complément de rémunération. Si ce prix de l'électricité est inférieur à 60 euros / MWh, l'État en effet apporte un complément égal à 60-PE. En revanche, si ce prix est supérieur, la filière paye à l'État PE-60 euros / MWh.

Source : chapitre « éolien terrestre » du ministère de la Transition énergétique 

2. Le principal coût d’investissement : l’achat des aérogénérateurs

Quelle est la répartition des coûts ? Dans un projet d’éolien terrestre, les coûts d’investissement (ou Capex, Capital expenditure) sont plus importants que les coûts d’exploitation et de maintenance. Et l’essentiel de ces coûts est lié à l’infrastructure éolienne elle-même, autrement dit à l’achat des aérogénérateurs. Selon la CRE, la commission de régulation de l’énergie, celui-ci représente les trois-quarts de l’investissement total. Les Capex concernent également les études, le génie civil (préparation du terrain et des voies d’accès, etc.), les frais financiers, le raccordement – dont le coût est très variable d’un projet à l’autre, selon la proximité du réseau et les diverses contraintes locales -,les provisions pour démantèlement, etc.

L’investissement se répartit de la manière suivante :

Sources : Étude « Marchés emplois » 2014, ADEME ; Guide 2015 « L’Élu et l’Éolien », AMORCE.

Les coûts dits « opérationnels » (Opex, pour Operational expenditure), eux, recouvrent l’exploitation et la maintenance des éoliennes, le loyer du terrain,le suivi d’exploitation, les assurances, des taxes diverses, et représentent une part relativement faible des coûts de production dans l’éolien.

Les coûts de démantèlement d’un parc éolien et de remise en état du site qui sont imposés à l’exploitant en vertu de l'article L. 553-3 du Code de l'environnement font l'objet d'une garantie financière pour financer le démantèlement en cas de défaillance de l'exploitant. Son montant précisé par l'arrêté du 22 juin 2020 dépend de la puissance de l'éolienne : il s'élève à 50 000 € par éolienne lorsque la puissance unitaire installée de l'aérogénérateur est inférieure ou égale à 2 MW. Si elle est supérieure, il convient d’ajouter à chaque éolienne 25 000 euros de plus par éolienne et par MW au-delà de 2 (pour 3 MW, le montant est donc fixé à 75 000 euros, soit 50 000 + (2-1) x 25 000). L'exploitant doit actualiser tous les cinq ans le montant de la garantie financière

« Coûts et rentabilité des énergies renouvelables en France métropolitaine », CRE, avril 2014

Questions-réponses, l’énergie éolienne terrestre, SER